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L'an 1699, le vendredi 6 novembre,-deux heures de relevée, en l'hôtel et par-devant nous Martin Bouriin, etc., eft comparue Louife Delalus, fille majeure, demeurant roe du Coq, chez la veuve Laplante, à l'image St-François : Laquelle nous a fait plainte à l'encontre de Charles Datelin, joueur de marionnettes, et nous a dit, qu'il y a environ fix mois ayant été dans- la boutique dudit Datelin, fife quai de l'École, pour s'y faire nettoyer les dents, elle fe feroit adrelTée audit Datelin qui les lui auroit.nettoyées; qu'en les nettoyant elle auroit été furprife qu'il lui auroit témoigné qu'il s'eftimeroit bien heureux de l'avoir pour femme, qu'il prendroit la liberté de l'aller voir pour lui rendre fés devoirs de tems en tems; et de fait peu de tems après ledit. Datelin étant venu voir la plaignante chez elle fous pré­texte de la rechercher en mariage, lui auroit rendu de fréquentes vifites, et s'étant emparé de fon.efprit, auroit tant fait qu'en lui réitérant fés promeffes de mariage et l'affiirant qu'il n'auroit jamais d'autre femme qu'elle, il l'auroit féduite jufqu'au point de parvenir à jouir de fa compagnie charnelle, en forte que la plaignante eft enceinte de fés œuvres depuis environ cinq mois. Et comme il éloigne d'exécuter les promeffes qu'il lui a faites de l'époufer «que d'ailleurs il l'abandonne fans lui donner aucun fecours, la plaignante a cté confeillée de nous en venir rendre fa. plainte, comme elle fait,: de tout ce que deffus, nous en demande acte et requiert qu'attendu que ledit Date­lin eft fur le point de s'abfenter pour éviter les pourfuites qu'il a appris que la plaignante devoit faire, il foit arrêté prifonnier à fés rifques et périls et fortune et au furplus qu'il lui foit permis d'informer defdits faits (1).
Signé : Boursin.
(Archives ait Comm.» n° -589.)
II
L', n 1699, Ie lundi 7- jour de décembre, de relevée, eft venu par-devant nous, Martin Marrier, etc., Charles Dattelin dit Brioché, opérateur pour les dents, demeurant rue de la Ferronnerie : Lequel nous a fait plainte à l'en­contre de Louife Delalu, fille, demeurant rue du Coq, au-devant de la bar­rière St-Honoré, et dit qu'ayant été aceufé indûment d'avoir eu la compa­gnie charnelle de ladite Delalu, icelle Delalu a fait informer et furpris une provifion de la fomme. de 60 livres en vertu de laquelle elle a fait arrêter
(1) L'information eut lieu Ie lendemain, et trois témoins attestèrent les relations intimes de Datelin dit Brioché avec la plaignante et qu'il avait maintes fois dit devant eux qu'il l'épouserait -t n'aurait jamais d'autre femme qu'elle.